Le château de Mauvezin

Forteresse Médiévale de Gaston Fébus - XIVe siècle
(Entre Bagnères de Bigorre et Capvern - dans les Baronnies)



HISTOIRE

Protohistoire

Raymond Père Abbé de l'Escaladieu, dont la science est grande, vous parlerait des Aquitains
qui vivaient dans ce lieu avant même la naissance de Jésus et dont on retrouve les tombeaux païens sur la lande, là-bas, au levant.


Gallo romain

Les légions de César sont venues les soumettre. Les romains construisirent cette route," la herrada", qui passe sous nos murs. Cette vieille voie reliait leur ancienne ville de Saint Bertrand de Comminges à celle de Dax. Ces romains, nous laissèrent surtout leur langue qui, en évoluant, devint notre Occitan de Gascogne.



Motte castrale

Plus tard, vinrent les Vascons. On ne sait pas s'ils occupèrent ce site. Ce sont eux, en tous cas, qui créèrent la Bigorre après la mort de Charlemagne et l'éclatement de son empire.


Les légions de César sont venues les soumettre. Les romains construisirent cette route," la herrada", qui passe sous nos murs. Cette vieille voie reliait leur ancienne ville de Saint Bertrand de Comminges à celle de Dax. Ces romains, nous laissèrent surtout leur langue qui, en évoluant, devint notre Occitan de Gascogne.

Notre noble Comte Jean est bien de la lignée de Febus. Il fut envoyé très jeune à la Cour de France, en l'année 1399, du temps où l'armée royale du Maréchal de Sancerre se saisit de cette forteresse pour s'assurer de la fidélité du Comte Archambeau, son père.

Castrum

C'était après l'an mil, et cette tour, dont le sommet a été démoli, avait alors fière allure face aux vicomtes d'Aure et de Labarthe qui y furent contraints à l'hommage par Centule.


Château Fort Médiéval

C'est peut-être son fils, Centule le croisé, l'un des plus grands chevaliers de la Chrétienté, qui éleva ces murailles avec l'argent de ses seigneuries d'Aragon, arrachées aux Sarazins, par delà les montagnes.

Ces remparts, d'ailleurs, furent bien utiles pour décourager les agressions du Comte de Comminges qui essaya, par félonie, de profiter des croisades de Centule. En 1213, la défaite des armées du roi d'Aragon et de ses vassaux des comtés et occitans à Muret contre les hordes sanguinaires de Simon de Monfort, priva la Bigorre de la protection de ces rois de Barcelone. Cela allait permettre, par de basses manoeuvres, au Roi d'Angleterre de s'emparer épisodiquement de ce château en 1255, 1259 et 1284.

Les rois de France, par des procédés aussi déloyaux, à partir de 1292, dépossédèrent la famille de notre Comte Jean de la Bigorre et du château de Mauvezin. Au cours de ce siècle, comme dans la plus part des "casteths naus de Gasconha", les castelnaus en français ; les paysans se regroupèrent autour du Château où ils trouvèrent protection.

En l'an 1361, les châteaux de la Bigorre furent à nouveau remis au roi d'Angleterre à la suite de la défaite de l'armée française à Poitiers (traité de Brétigny). Jean Froissard, le grand chroniqueur de cette guerre de cent ans, a conté le siège du château, en 1373, par l'armée du Duc d'Anjou, frère du roi.; Je n'ai pour ma part, jamais entendu dire que la résistance du château fut aussi longue, mais tous ceux qui ont pu assister à cet événement ont rendu l'âme aujourd'hui.


Construction Gaston Febus

En ce temps là, Gaston Febus, Vicomte souverain de Béarn et Comte de Foix s'efforçait, par tous les moyens, de récupérer le Chateau De Mauvezin et la Bigorre dont sa famille avait été injustement spoliée en 1292. Ce prince extraordinaire, incontestablement le plus raffiné de son temps, rayonna de l'Espagne à la Prusse.

C'est peut-être son fils, Centule le croisé, l'un des plus grands chevaliers de la Chrétienté, qui éleva ces murailles avec l'argent de ses seigneuries d'Aragon, arrachées aux Sarazins, par delà les montagnes.

Ces remparts, d'ailleurs, furent bien utiles pour décourager les agressions du Comte de Comminges qui essaya, par félonie, de profiter des croisades de Centule. En 1213, la défaite des armées du roi d'Aragon et de ses vassaux des comtés et occitans à Muret contre les hordes sanguinaires de Simon de Monfort, priva la Bigorre de la protection de ces rois de Barcelone. Cela allait permettre, par de basses manoeuvres, au Roi d'Angleterre de s'emparer épisodiquement de ce château en 1255, 1259 et 1284.

Les rois de France, par des procédés aussi déloyaux, à partir de 1292, dépossédèrent la famille de notre Comte Jean de la Bigorre et du château de Mauvezin. Au cours de ce siècle, comme dans la plus part des "casteths naus de Gasconha", les castelnaus en français ; les paysans se regroupèrent autour du Château où ils trouvèrent protection.

En l'an 1361, les châteaux de la Bigorre furent à nouveau remis au roi d'Angleterre à la suite de la défaite de l'armée française à Poitiers (traité de Brétigny). Jean Froissard, le grand chroniqueur de cette guerre de cent ans, a conté le siège du château, en 1373, par l'armée du Duc d'Anjou, frère du roi.; Je n'ai pour ma part, jamais entendu dire que la résistance du château fut aussi longue, mais tous ceux qui ont pu assister à cet événement ont rendu l'âme aujourd'hui.

Nul ne mérita mieux son surnom de Fébus, le Comte soleil. Par la force ou par l'argent, il parvint à relier ses terres de Foix à celles du Béarn. C'est ainsi qu'en 1379, il obtint enfin Mauvezin, maillon indispensable à sa grande Principauté Pyrénéenne. Il édifia rapidement ce colossal donjon de 37 mètres de hauteur et de 3 mètres d'épaisseur à la base. Ainsi, par ses dimensions impressionnantes et son emplacement, il constituait un écran protecteur contre les machines de guerre qu'on aurait pu introduire dans le faubourg, tout en protégeant efficacement l'entrée. Enfin, Gaston Febus fit surélever les remparts et couronna toute la forteresse de mâchicoulis car grande était sa richesse.

Fébus mourut en 1391.

Dalle héraldique

Notre noble Comte Jean est bien de la lignée de Febus. Il fut envoyé très jeune à la Cour de France, en l'année 1399, du temps où l'armée royale du Maréchal de Sancerre se saisit de cette forteresse pour s'assurer de la fidélité du Comte Archambeau, son père.

Il en rapporta sa fière et galante devise en langue d'Oïl, "J'ay belle dame" qu'il fit apposer dans sa dalle héraldique au-dessus de l'entrée du château, à l'extérieur. Accompagnée de ses armoiries traditionnelles de Foix-Béarn, il y apparaît aussi le dragon qui symbolise bien la puissance de ce très haut et magnifique Prince.

En effet, grande est la crainte qu'il inspire, tant en Guyenne qu'en Languedoc, dont il est le gouverneur pour le roi de France Charles VII. Ainsi, si ce roi a pu sauver son trône, c'est grâce au soutien du Prince Jean, autant qu'aux chevauchées de Jeanne d'Arc, la pucelle de Lorraine. C'est bien parce que notre Comte n'a peur de personne qu'il n'a pas hésité à faire percer de grandes ouvertures éclairant agréablement les corps des logis, dans les remparts deu son casteth aimat.

En effet, qui oserait braver la puissance de ce Prince....

Fin de l'histoire

Et ce grand seigneur, disparut à son tour...

Ses successeurs, toujours maîtres de ce château, allaient devenir rois. Rois de Navarre d'abord, avec toujours l'espoir de constituer ce grand royaume de part et d'autre des Pyrénées, rêve caressé par Gaston Febus... Vaine espérance, étouffé par ces trop puissants voisins de France et d'Espagne. Rois de France enfin avec celui qui mérita bien ces qualificatifs d'Henri IV le grand ou celui plus connu, de bon roi Henri," lo noste Enric", per tots les Gascons. En effet, lui seul parvint à mettre fin à cette terrible tragédie que furent les guerres de religion pour la France, mais plus encore pour notre région, au cours du dernier tiers de ce XVIème siècle. Durant cette période noire, le château fut aux mains d'une garnison protestante qui pilla les villes environnantes avant de tomber aux mains des catholiques qui utilisèrent le donjon primitif comme prison.

En 1607, la Bigorre et le château furent rattachés au royaume de France.

Alors déclina cette forteresse, dépouillée lentement de ses pierres, surtout pendant la révolution. Alors déclina notre langue occitane qui, pourtant, a résonné dans ces murs durant un millénaire. Parlée du Val d'Aran espagnol aux vallées alpines italiennes et de l'Auvergne-Limousin à la Méditerranée, elle fut la plus brillante langue du Moyen-Age roman... Au début du siècle, un homme, Albin Bibal, et une association "l'EscÒle Gaston Febus" permirent de croire à un renouveau du château et de la langue, parlée par toute la population de Gascogne et d'Occitanie.

Bibal à ses frais, restaura le château afin de le rendre visitable, le sauvant ainsi d'une mort certaine. Il le céda à l'association qui a pour vocation de promouvoir la langue et la littérature occitane ainsi que la patrimoine de la Gascogne."L'EscÒla a accompli un travail d'édition considérable d'auteurs occitans anciens et modernes au cours de ce siècle.

Depuis une dizaine d'années, elle a investi des sommes très importantes, compte tenu de ses moyens modestes, dans la restauration de ce château et elle s'efforce de poursuivre cette réhabilitation grâce au concours de nombreux bénévoles. L'état a pris en considération la valeur de son travail en la reconnaissant d'utilité publique.

"Viscan longtemps aqueth castèth e'ra lenga nosta !"

Que vivent longtemps ce château et cette langue qui nous sont chers !